BILLARD [ br-yar ] n . m. ( rad.bille ) . Jeu qui se joue avec trois boules d ‘ ivoire que l’on pousse à l’aide d’une « queue » sur une table d’ardoise, de forme rectangulaire,
entourée de bandes élastiques en caoutchouc et couverte d ‘un tapis en drap vert .
| | Cette table elle-même : Un bon BILLARD,
et par extens: Table d’opérations chirurgicales.
— Salle où l ‘on joue au billard : Aller a u BILLARD.
– Partie de billard : Faire un BILLARD.
— Primitiv., Bâton terminé par une crosse, avec lequel on poussait la bille. (Vx.)
— Au jeu de paume, Fer servant à fixer la raquette du paumier.
– Billard de terre. V . CROQUET.
| | Billard anglais,
Table de bois dont l’une des extrémités, légèrement arrondie, est creusée de neuf trous numérotés d e 1 à 9 .
La bille avec laquelle on joue doit en chasser une seconde,
placée en avant des trous, et l’envoyer dans l’une des neuf
ouvertures .
Billard hollandais, Tabl e de bois legèrement inclinee, qui possède, sur le cote droit , une contre-bande d ‘où la bille est chassée avec la queue ou par un ressort .
(La surface de la table est garnie d’arceaux et de clous
entre lesquels la bille doit passer avant de venir se loger dans des casiers numérotés,
dans l e bas du billard.)
| | Billard chinois, Ressemble au précédent, avec cette différence
que les casiers se trouvent placés dans le haut de la table.
|| Billard japonais, Cuvette de bois de forme ronde, entourée
de rebords sur lesquels sont fixées des poires en caoutchouc.
(Les joueurs soufflent sur la bille et s’efforçant de la faire
se loger dans des trous creusés à l ‘ intérieur de la cuvette.)
– Chass. Tringle d e bois pointue à l’une de ses extrémités et recourbée à l’autre, qui sert aux oiseleurs. (On dit aussi BILLAUD.)
– ENCYOL. Archéol. C’est aux environs d e 1510 que le
billard a fait son apparition dans notre mobilier, mais sa
vogue ne date guère que du règne de Louis XIV. Louis XIII avait eu très vif le goût de ce noble jeu, mais ce fut son fils qui l’imposa dans la haute société française.
A Versailles, quand on ne jouait pas, les billards étaient recouverts
d’une housse de maroquin rouge ; la salle connue aujourd ‘ hui sous le nom de « salon d e Diane » é t a i t décorée de
riche brocart à fond d’or broché d’argent,
et les billards eux-mêmes étaient garnis de velours vert à frange d’or.
Au xvie siècle, le billard devint, dans les palais, les châteaux.
et les demeures de la haute bourgeoisie, un meuble
en quelque sorte indispensable.
Des billards-publics fonctionnaient en ville, à l’usage du vulgaire;
cependant, jusqu’à la fin de la monarchie, le billard demeura le
noble par excellence.
Marie-Antoinette possédait une queue de billard faite d’une seule dent d’éléphant, garnie d’or, précieusement travaillée.
Les tables d e s billards anciens ne sont pas nues et libres comme nous l’exigeons maintenant,
elles étaient garnies d’une passe (tige de métal à deux branches placée au milieu du tapis et qui obligeait à des détours), et de sonnettes.
Le billard du Roi-Soleil, œuvre d’olivier, était éclairé à l a chandelle;
ce ne fut que vers la seconde moitié du xv siècle que l’on eut
recours aux lampes :
jusqu ‘à cette époque , les billards sont nécessairement ornés de chandeliers.
Au xvie siècle, le billard avait déjà approximativement sa forme actuelle, avec sa grande table (primitivement de chêne), recouverte de drap vert, ses billes d’ivoire et ses queues .
Mais celles-ci étaient des cannes terminées en crosse, avec lesquelles on actionnait les billes.
La table, à cette époque, était presque toujours mobile, et se posait sur des tréteaux ;
on jouait avec des quilles et deux boules.
Jusqu’au milieu du XVII siecle les « billes » etaient appelées ‘boules’ et la queue, qui était recourbée portait le nom de Billard.
Les « Blouses » apparaissent au XIIe siècle; actuellement, elles ont à peu près disparu en France.
La queue droite date denotre siècle.
— Jeu. Le jeu de billard jouit présentement d’une faveur universelle ; i l est connu jusque dans les plus petits villages,
et en Angleterre , en Amérique , etc . ,
sa vogue est considérable . Certains maîtres ont conquis à ce jeu , soit pour eux-mêmes, soit pour les établissements où le public est admis à
les voir jouer, une véritable célébrité.
Ce jeu se pratique de différentes manières , dont les
principales sont : le carambolage, les quilles, le cazin, la
poule, la poule au bouchon, la partie au cadre, etc.
– Fin. Les billards publics et privés sont soumis à une
taxe annuelle assimilée aux contributions directes (loi du
18 décembre 1871).
Les possesseurs doivent faire une déclaration à l a mairie de l a commune;
La taxe est doublée, en cas d’omission ou de fausse déclaration.
Les fabricants et marchands ne sont pas imposés pour
les billards qu’ils ont chez eux pour la ven t e ou le louage.
Le détenteur d’un billard en simple location est passible
de l’impôt.
Les billards publics sont soumis à une surveillance de
police, en vue d’empêcher certains jeux de hasard, d’interdire les paris, qui sont prohibés actuellement